Retour à Forbach
Avant-première suivie d’ue rencontre avec Régis Sauder, réalisateur
de de Régis Sauder. 1h18
Régis Sauder revient dans le pavillon de son enfance à Forbach. Il y a 30 ans, il a fui cette ville. Entre démons de l’extrémisme et déterminisme social, comment vivent ceux qui sont restés - Ensemble, ils tissent mémoires individuelles et collectives pour interroger l’avenir où la peur semble plus forte que jamais.
Un film à la première personne où le ’je’ est collectif et porte un récit social partagé : ’Le film commence dans la maison de mon enfance où vivent mes parents. Je reviens dans ce pavillon où je suis né, dans cette ville que j’ai fui pour me construire, contre mes origines, contre la violence, et dans la honte de mon milieu. Mon retour est l’occasion d’un éclairage inattendu sur Forbach, ville ’minée’, en proie aux démons de l’extrémisme. C’est un voyage de l’intime au politique où je convoque les voix de ceux qui sont restés là-bas. Trois ans plus tard, mes parents ne sont plus là. La maison a été vendue à Ahmed dont le fils Noah est installé dans ma chambre d’enfant’.
Régis Sauder filme la ville de Forbach en deux temps : un premier temps en 2014 après le choc des élections municipales où Florian Philippot arrive en seconde place puis cet hiver 2016 où, après deux années de municipalité socialiste, la ville a repris un peu de ’couleur’. La plus grande partie du film se déroule en 2014. Le réalisateur promène sa caméra dans les rues d’une ville qui semble abandonnée : nombre de boutiques sont vides et les panneaux ’à louer’ ou ’à vendre’ sont pléthore. Une cité HLM où a grandi la génération du réalisateur a été démolie ; une autre a fleuri aux immeubles posés comme des objets abandonnés sur une pelouse élimée. Les habitants sont orphelins de la mine : ceux de la génération précédente lui ont tout donné et ils ont tout perdu. Dans le système paternaliste des houillères tout était pris en charge au point que les habitants n’avaient pas besoin, par exemple, de passer le permis de conduire. L’immigration de l’époque était une immigration de travail et l’intégration se faisait bon gré, mal gré. Aujourd’hui l’absence de travail avive les tensions et il apparaît que ce ne sont pas les différences de classes sociales qui fragmentent la société mais les appartenances communautaires.
Petit cinéma à la programmation pointue proposant des films d’auteur, un ciné-club et des séances en VO.
Lieu : Caméo Commanderie
Adresse : Rue de la Commanderie
Ville : Nancy
Département : Meurthe-et-Moselle
Région : Grand Est
Pays : France
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