Singulière beauté que la danse urbaine selon Marco Da Silva Ferreira avec son côté tribal et ses accents grotesques. Le chorégraphe portugais y mêle sentiments d’appartenance et de perte.
Dans ses pièces, tout s’exprime depuis les corps. Brother – telle une suite à sa précédente création – Hu(r)mano, participe de cette écriture, et du mystère de son intensité.
Sonorités dites « primitives » et musique électro, gestes et costumes tissés de passé et de présent, voici Brother. Que cherche-t-on ensemble à travers la danse - s’est demandé le chorégraphe portugais avant de créer cette pièce particulièrement musicale. Une forme de mimétisme constant s’insinue entre chaque danseur et génère le mouvement. A son tour, celui-ci modifie les comportements et transgresse codes et conventions des danses urbaines. La danse se régénère et se transforme encore sur la durée grâce à l’engagement physique des corps en scène, aux effets de déblocage qui se manifestent en chaque danseur et semblent les surprendre. Une multitude de réminiscences traverse leurs gestes. Danses kuduro, pantsula, voguing se propagent sur le mouvement continu, se rejoignent en une pulsation commune. Le groupe se fait l’écho de forces extérieures qui le bouleversent, témoignant aussi, à l’inverse de l’idée de puissance, de sa fragilité et du sentiment de finitude qui l’habite.
Vigoureusement organique, la danse de Brother creuse son sillon du côté de la subculture du hip-hop d’où est issu Marco da Silva Ferreira. Elle s’attache à cet instinct fondamental qui cherche à inscrire l’individu dans une communauté, elle se veut aussi une alternative fraternelle et créative à la violence urbaine.
Présenté avec POLE-SUD, CDCN Strasbourg, dans le cadre du Festival EXTRADANSE
Lieu : Point d'Eau
Adresse : Allée René Cassin
Ville : Ostwald
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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